L’article 3 livres pour découvrir l’anarchisme est actuellement l’un des plus lus sur ce blog. Depuis sa publication en octobre 2017, j’ai poursuivi mes lectures et suivi de près la parution d’ouvrages sur l’anarchisme. On m’a régulièrement demandé s’il y aurait une suite… J’y songeais depuis un moment, et un week-end supplémentaire de confinement lui aura finalement donné naissance. Bien entendu, ce ne sera encore une fois pas exhaustif : on n’y trouvera toujours pas les ouvrages d’introductions de Francis Dupuis-Déri, ni d’autres introductions historiques classiques comme celle de George Woodcock, rééditée chez Lux. J’ai centré cette nouvelle sélection sur trois ouvrages synthétiques, dont deux sont parus récemment, en 2019 et 2020. Les trois me semblent très accessibles, tout en offrant un panorama assez complet sur l’anarchisme contemporain, et des ressources pour aller (encore) plus loin. Pour une entrée en matière plus légère sous forme de témoignage, on pourra lire Comment je suis devenue anarchiste d’Isabelle Attard… avant de venir piocher dans cette sélection.
Anarchistes, de Irène Pereira
Paru en 2009 aux éditions La ville brûle, l’ouvrage d’Irène Pereira comprend à la fois des éléments historiques sur l’anarchisme et ses courants, ses principaux penseurs et penseuses, mais aussi une présentation des pratiques et théories contemporaines, avec notamment une liste d’organisations anarchistes (attention celle-ci n’est plus entièrement à jour du fait de la fusion entre la Coordination des Groupes Anarchistes et Alternative libertaire dans l’Union Communiste Libertaire, mais reste très intéressante pour comprendre l’évolution des organisations libertaires en France). Sur la forme, le livre est particulièrement agréable à parcourir : les pages sont larges, la police d’écriture est relativement grosse, les titres très visibles, et il y a régulièrement des citations sur une page entière qui aèrent le tout. Sur le fond, j’ai noté plusieurs originalités en comparaison avec d’autres introductions.
Ainsi, si l’autrice reprend une distinction entre un anarchisme individualiste et un anarchisme parfois qualifié de « social », elle différencie en revanche communisme libertaire et anarcho-communisme, le plus souvent assimilés dans les introductions que j’ai parcourues jusqu’ici. Le communisme libertaire renvoie dans son approche au courant anarchiste fondé sur la lutte de classe et l’organisation des ouvriers pour défendre leurs intérêts, ceci englobant le syndicalisme anarchiste ; tandis que l’anarcho-communisme correspondrait à « l’ensemble des pratiques et discours qui considèrent que la transformation de la société fait appel à l’humanité dans son ensemble, et non à une classe sociale particulière » (p 50). Cette distinction vise à pointer deux logiques différentes et de son point de vue pas forcément compatibles, bien que « dans la pratique les deux idéologies ne sont pas clairement séparées » (p59).
Un autre apport original de l’ouvrage est d’analyser les relations entre l’anarchisme et la Nouvelle Gauche américaine (notamment à travers la figure de Murray Bookchin), ainsi qu’avec le courant altermondialiste. En outre, un chapitre du livre est consacré à l’éducation libertaire, ce qui ne surprend pas étant donné l’engagement d’Irène Pereira comme chercheuse et militante dans l’étude et la promotion des pédagogies critiques. Enfin, on trouvera en annexe une bibliographie, une sitographie, mais aussi une explication concise sur les symboles et slogans anarchistes ainsi qu’une sélection de « petits éléments de culture anarchiste » — chansons, films, pièces de théâtre, évènements marquants. En résumé, un livre agréable à parcourir et relativement complet, avec plusieurs points originaux qui le démarquent d’autres introductions ; à lire en gardant en tête l’aspect non-consensuel de certains éléments (ainsi en 2020, citer Michel Onfray et Jean-Claude Michéa parmi quatre principaux penseurs français influencés par l’anarchisme fera grincer quelques dents), et la nécessité de mettre à jour certaines informations.
Dix questions sur l’anarchisme, de Guillaume Davranche
Guillaume Davranche et les éditions Libertalia avaient le projet d’un livre sur l’anarchisme facile d’accès, peu cher, et à même de présenter les pratiques anarchistes contemporaines. On peut dire que c’est réussi : Dix questions sur l’anarchisme, paru en Janvier 2020, constitue à mon sens le meilleur compromis à l’heure actuelle entre concision qualité du contenu, et pour un prix relativement accessible (120 pages, 5 euros). Son organisation claire en grandes questions et paragraphes thématiques permet une entrée en matière toute en pédagogie, avec de nombreuses références pour appuyer le tout. L’avant-propos de l’auteur, militant à l’Union Communiste Libertaire, nous en apprend un peu plus sur la démarche, et en particulier sur ce qu’il lui importait d’éviter : ne pas tomber dans l’ « encyclopédisme » au risque d’alourdir le propos en multipliant les sous-courants et « inventions doctrinales » marginales, mais aussi sortir de la compilations de « textes canoniques » , éviter le passage en revue de figures et évènements héroïques, en bref, pour reprendre ses mots, ne pas reproduire une « muséographie classique » de l’anarchisme qui risquerait d’en donner une image figée.
Il s’agit bien plutôt de dégager les fondamentaux de l’anarchisme, et de dépeindre les pratiques et orientations existant aujourd’hui dans le mouvement libertaire. C’est une des forces du livre de s’ancrer dans le présent et de proposer des réponses concrètes sur le projet de société défendu. Ces dix questions sur l’anarchisme explorent donc les origines du mouvement, le projet économique de l’anarchisme (détaillé en grands axes : socialisation, autogestion, planification démocratique…), la conception de la démocratie (rapport à l’État, fédéralisme, mandat impératif, divergences avec d’autres courants…), l’approche écologiste, l’approche féministe, la politique internationaliste, la position vis-à-vis des religions, les orientations stratégiques, les modes d’organisation, et le rôle joué par les anarchistes dans les révolutions passées. On retrouve à mon sens, en particulier dans le chapitre sur le projet économique, une influence communiste libertaire dans la présentation du projet anarchiste, tout en veillant malgré tout à ne pas présenter le mouvement comme monolithique. Une onzième partie nous présente une série de portraits de figures anarchistes, hommes et femmes, parmi lesquels des noms moins connus en France (ainsi je n’avais jamais entendu parler d’Elise Ottesen-Jensen, féministe et libertaire suédoise, ni de Ricardo Flores Magòn, révolutionnaire mexicain).
Il est à noter que Guillaume Davranche choisit de se démarquer des classifications habituelles des courants anarchistes, en particulier la tripartition individualisme/communisme/syndicalisme qui lui semble artificielle et datée, à la fois parce que communisme libertaire et syndicalisme peuvent aller de pair, et parce que l’ancrage anarchiste de l’individualisme est contesté (l’auteur considère ainsi qu’on n’en trouve plus que des traces résiduelles et que le mouvement anarchiste s’en est largement démarqué). Il lui préfère une déclinaison de trois types d’orientations stratégiques, pas forcément exclusives les unes des autres, empruntée à l’historien Gaetano Manfredonia : de type insurrectionnaliste, syndicaliste, et éducationniste-réalisateur. Un livre à recommander pour celles et ceux qui recherchent une introduction allant à l’essentiel, sans faire de compromis sur le contenu (les notes de bas de page offrent d’ailleurs de multiples opportunités pour creuser un peu plus).
- Lire le résumé du livre par Ernest London, du blog Bibliothèque Farenheit 451
- Lire la recension critique par René Berthier parue dans Le Monde Libertaire
Pour une économie libertaire, de Frédéric Antonini
Changement d’angle avec ce petit ouvrage paru aux éditions Nada, écrit par l’économiste Frédéric Antonini. La focalisation sur les enjeux économiques aurait pu l’exclure de cette sélection d’introductions à l’anarchisme… Il m’a semblé au contraire que son contenu était à même de répondre à des objections fréquentes quant au caractère « réaliste » d’une société libertaire et à sa viabilité sur le plan économique. Si la seule lecture du mot économie vous fait déjà plisser les yeux d’un air méfiant, rassurez-vous : Pour une économie libertaire est définitivement pensé pour être lu largement, sans prérequis particuliers. En outre, l’auteur appuie ses propositions sur des pratiques actuelles et passées, bref sur des réalités que l’on peut déjà observer.
Plusieurs choix dans le format du livre participent à le rendre accessible. Tout d’abord, l’auteur y développe des pistes, de grandes orientations, et pas un programme précis (encore moins des recommandations pointues mobilisant un vocabulaire technique). Ces pistes sont exposées comme un point de départ pour la discussion, comme le souligne l’avant-propos : « Elles n’attendent qu’à être débattues, enrichies, mûries, reliées plus encore aux multiples et nombreuses pratiques actuelles et à venir (…). » Il s’agit pour Frédéric Antonini de combattre l’idée selon laquelle une économie anarchiste serait « désorganisée » (permettant paradoxalement une loi du plus fort), lui opposant des propositions concrètes pour une économie débarassée de la mainmise de la minorité aux commandes, tentant de répondre aux besoins de toutes et tous. Un second choix judicieux réside dans l’organisation du texte en petits paragraphes numérotés (parfois une seule phrase, parfois une demi-page, correspondant chacun à une idée. De ce fait, il est possible de lire chaque partie d’un seul tenant sans trop prêter attention aux numéros, mais aussi d’assimiler le propos petit-à-petit — chaque idée s’insérant à la fois dans une argumentation, et valant aussi comme proposition en elle-même. Enfin, les quelques précisions un peu plus techniques et explications sur le fonctionnement actuel de l’économie sont réservées aux notes de bas de page.
L’ouvrage est divisé en chapitres thématiques abordant par exemple les questions de la propriété et de la transmission de propriété, celle de l’autogestion en pratique (il est d’ailleurs intéressant de mettre en perspective ce chapitre avec les explications de Guillaume Davranche, il me semble que les deux se complètent bien mais d’autres ont pu y voir de légères contradictions — à discuter !), des prix, de la monnaie ou encore des relations possibles avec d’autres économies fonctionnant toujours selon le modèle actuel. Une dernière partie est composée de propositions pour une transition vers une économie libertaire vers lesquelles tendre dès maintenant, parmi lesquelles : favoriser institutionnellement la reprise des entreprises privées par leurs travailleur·euses, remettre en avant la réduction du temps de travail avec hausse de salaire comme axe de lutte, instaurer un revenu inconditionnel généralisé, plafonner les revenus de la propriété…. Pour une économie libertaire constitue à mes yeux un complément idéal à la lecture d’une introduction généraliste — je l’ai personnellement lu juste après Dix questions sur l’anarchisme.
- Lire la critique du livre dans le mensuel Alternative Libertaire
- Lire l’entretien avec Frédéric Antonini dans le mensuel Alternative Libertaire
En espérant vous avoir donné envie d’ouvrir l’une ou l’autre de ces introductions, n’hésitez pas à me faire un retour en commentaires si vous les avez lus ou pensez les lire !
Salut,
Merci pour cet article !
J’ai lu Dix questions sur l’anarchisme, il était effectivement vraiment accessible ! J’ai vu Pour une économie libertaire dans une librairie mais j’ai hésité, j’ai eu peur de ne rien y comprendre. Ton article me rassure un peu !
Je suis passée au stade où j’ai déjà beaucoup lu des choses simples et introductives sur l’anarchisme donc quand je lis d’autres livres de ce type, même si c’est intéressant, je retrouve des choses que je sais déjà. J’ai alors envie de me tourner vers des livres plus développées mais j’ai l’impression de ne pas avoir les armes, de ne pas être prête, quand je feuillette je me dis que je ne vais rien y comprendre. Je suis un peu démunie parce que je n’arrive pas à trouver de livres entre les deux, ni pour débutants, ni pour experts mais juste pour les intermédiaires ! J’ai l’impression que c’est le cas dans beaucoup de domaines, ça manque souvent d’entre les deux ! Je me dis qu’il faut peut-être que je lise des choses plus spécialisées, sur un aspect particulier donc plus pointu tout en restant pour les débutants. Pour une économie libertaire me semble rentrer dans cette catégorie. Je vais me laisser tenter, on verra bien !
Merci pour ce retour ! Je pense qu’il faut se rappeler aussi qu’on ne recherche pas un « diplôme militant », il n’y a pas de brevet en anarchisme… Et on n’est probablement jamais entièrement prête. Mais si tu as l’impression de déjà bien connaître ce qu’on trouve dans les introductions, c’est que tu as déjà de très bon points de repères ! Ensuite tu peux picorer selon ce qui t’intéresse au fur et à mesure, découvrir un auteur ou une autrice (la plupart des textes classiques sont en accès libre et ne sont en général pas écrits pour des « experts » ou des universitaires !), lire une biographie… Et il y a pas mal de choses aussi sur les sites des organisations et collectifs anarchistes, qui font vivre le mouvement aujourd’hui 🙂 En tout cas Pour une économie libertaire reste très accessible mais plus spécialisé effectivement, j’ai apprécié de ce côté.
Bonne lecture à toi ! 🙂
J’avais lu « L’anarchie expliquée à mon père » de Dupuis-Déri que j’avais beaucoup aimé (clair, intéressant…). Merci pour cette sélection d’ouvrages (et la précédente sélection) qui va me permettre, à l’occasion, de poursuivre ma découverte et ma réflexion ☺
Je pensais l’inclure dans cette sélection au départ, et puis finalement je me suis retrouvée à lire ces trois là et je ne voulais pas repousser la publication plus longtemps ! Mais qui sait, si j’ai l’occasion de le lire j’en parlerai peut être ! Merci pour ton retour 🙂
Je sais ce que je vais commander en librairie quand elle ré-ouvrira 😛 Je crois que « Dix questions sur l’anarchisme » et « Pour une économie libertaire » vont entrer dans nos bibliothèques: un pour mon mari (et pour moi) et un pour mon père (et pour nous après, en tournante!).
En ce moment, je lis « Sorcières! » de Mona Chollet qui me fait énormément cogiter: peut-être que j’essaierai d’écrire un avis dessus mais je peine à écrire en ce moment, j’ai un blocage à la rédaction … =/
Bon dimanche Irène !
C’est une bonne idée de faire tourner les livres comme ça ! C’est souvent ce que je fais aussi (parfois je me fais prêter les cadeaux que j’ai fait aha, l’inverse arrive aussi). Je n’ai pas lu Sorcières, probablement qu’en en ayant lu énormément de résumés j’ai dû en perdre l’envie. Mais ce sera chouette d’avoir ton avis si tu trouves l’inspiration. Bon dimanche à toi 🙂
Ce que je fais encore bien c’est que je commande à l’avance des livres que je vais offrir pour avoir le temps de les lire avant ^^’
Bonjour Irène, et merci pour ces idées à ajouter à la liste grandissante de « à lire le jour où la librairie rouvrira »! 🙂 J’ai relu aussi la première que tu avais faite, et j’ai vu que celui de Normand Baillargeon (auteur découvert pour ma part dans le docu de Daniel Mermet sur Chomsky!) y figurait, il prend la poussière chez moi sur une étagère depuis bien trop longtemps… Merci le confinement, je me suis remise au tri, un peu de tout et des livres aussi, et donc à rattaquer ceux qui m’avaient donné du mal – celui-ci ne me semblait pas forcément facile d’accès au premier abord mais c’est l’occasion de s’y remettre, et puis la thématique me parle sûrement beaucoup plus qu’à l’époque où j’avais voulu le lire pour la première fois. Merci en tout cas pour toutes ces recommandations qui font avancer la réflexion!
Merci à toi 🙂 il reste pas mal celui de Baillargeon oui, y’a un peu plus de détails historiques et c’est un peu plus abstrait parfois (moins de détails sur les stratégies et les pratiques des collectifs anarchistes aujourd’hui). Les avis sont contrastés du coup, voir par ex cette chronique lors de la dernière réédition : https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Lire-Baillargeon-L-Ordre-moins-le
Mais si tu l’as sous la main, c’est l’occasion ! (Et puis il n’y a pas de sacrilège à passer un peu plus vite certains passages et à picorer ce type d’ouvrage à notre façon !)
Bonne soirée à toi 🙂
Salut !
Merci pour ton article. Ca me fait deux livres à ajouter sur ma liste. Je suis en train de terminer « Dix questions sur l’anarchisme » de Guillaume Davranche et en effet, en tant que novice dans ce domaine, j’ai l’impression d’avoir les bases pour approfondir. Je suis très tentée par « Anarchistes » de Irène Pereira notamment pour savoir ce qu’elle dit des relations entre l’anarchisme et Murray Bookchin : ça fera un lien avec « Agir ici et maintenant » de Floréal Roméro que je viens de finir.
Et ça me donne également envie d’approfondir d’avantage les pédagogies critiques. C’est quelque chose qui m’interpelle beaucoup car je suis professeur des écoles mais aussi assez engagée sur le plan écologique et féministe, et je trouve la frontière assez floue entre enseignement et droit de réserve lorsque l’on aborde l’écologie ou l’égalité filles-garçons en classe. Est-ce que c’est l’enseignante ou la militante qui parle ? Est-ce possible de « séparer » les deux ? Ce sont des questions que je me pose depuis quelques temps et j’espère trouver des éléments de réponses en approfondissant les pédagogies critiques.
Très envie de lire « Pour une économie libertaire » également car je manque de billes dans le domaine alors que ça m’intéresse mais mes recherches aboutissent toujours sur des trucs trop pointus. Ca sera l’occasion…
Salut, merci beaucoup pour ce retour approfondi ! Si tu as déjà lu Agir ici et maintenant, je dois préciser quand-même qu’Irène Pereira ne s’attarde pas dessus, ça nous apprend plutôt ce qu’est la « Nouvelle Gauche » aux USA et ça évoque Bookchin dans ce contexte. Sur Murray Bookchin, son parcours et sa vision de l’anarchisme, tu trouveras plusieurs articles assez complets sur le site de la Revue Ballast, si tu ne les as pas déjà lus !
Quant aux pédagogies critiques il faut vraiment que j’en parle sur le blog, même si je ne mets pas vraiment ça en pratique pour l’instant (ma seule expérience d’enseignement en ce moment c’est des TD à l’Université en sociologie, donc il y a déjà un peu une dimension critique, et c’est un public déjà plus âgé). J’ai lu l’ouvrage Les pédagogies critiques dirigé par Irène Pereira et Laurence De Cock, c’est une super introduction je trouve. Il y a aussi la collection de livre N’autre école et la revue Questions de classe qui sont super.
Je comprends tes interrogations… je pense qu’on arrive un peu à dépasser ce dilemme quand on se dit que de toute façon les programmes non plus ne sont pas neutres, et que les enfants sont déjà matraqués de messages finalement très politique… ça fait relativiser. A titre perso, ce que je ne me verrais pas faire du tout, c’est mentionner mon propre engagement politique, faire la promotion d’un courant politique en particulier… Mais attirer l’attention d’élèves ou d’étudiants sur des enjeux d’égalité ou d’écologie, ça ne me semble pas entrer là dedans (en école primaire c’est déjà plus ou moins intégré dans les messages à transmettre il me semble ? ça permet aussi d’avoir un peu plus de marge de manoeuvre…).
Au plaisir d’en rediscuter en tout cas !
Belle soirée à toi
Merci pour ton éclairage à propos des pédagogies critiques ! C’est vrai que l’ouvrage en collaboration avec Laurence De Cock me fait de l’œil. J’avais adoré « La fabrique scolaire de l’histoire » que j’avais lu dans le cadre de mon mémoire (ça commence à dater…).
Oh, merci beaucoup pour cette recension ! (j’ai mis du temps à venir lire, moi)
J’ai lu le deuxième et je confirme beaucoup de choses (on se souviendra que je suis venue t’embêter sur un-deux détails, aha). Maintenant, faut que je réfléchisse auquel je m’intéresse en premier entre le livre de Pereira et d’Antonini… Je reviendrai sûrement lire ce que tu en dis pour me décider !
Je vais partager ta photo sur Insta aussi, oublié de le faire…
C’est super gentil merci !
Super, merci pour cette nouvelle et belle présentation ! J’ai envie d’acheter les trois et je pense que c’est ce que je vais faire sitôt que mon libraire pourra commander à nouveau des livres ^^
Pour l’instant, j’ai lu seulement celui d’Isabelle Attard et je viens de terminer « L’ordre moins le pouvoir » qui m’a beaucoup plu.
J’en suis au stade où j’engrange les connaissances anarchistes, les noms, les lieux, les dates, les courants … Et doucement, se dessine une voie 🙂
Tu as regardé si ta librairie était sur le site jesoutiensmalibrairie.com 🙂 ? (moi y’en a aucun près de chez moi mais je vais regarder pour faire des commandes à Paris peut être…)
Super, j’ai hâte qu’on en rediscute 😀
Redécouvrir l’anarchisme, tout en faisant la promotion d’ingénieurs sociaux technofascistes
Mmm ? Vous pouvez développer ou vous venez juste balancer gratuitement votre venin ?
Bonjour!
Je ne sais pas si ici est le bon endroit, mais j’aimerai offrir un bouquin d’introduction à l’anarchisme pour ma mère (elle se dit « social-démocrate », mais elle serait plutôt de droite / catholicisme social et libremarchéiste ; elle est presque anar dans son dégoût de l’Etat et des administrations mais trop « quand on veut on peut » pour accepter les concepts de systèmie / reproduction sociale, etc. ). Je pense qu’avec une approche sur de l’organisation locale, je pourrai réussir à lui faire entendre des trucs sur le municipalisme libertaire plus tard.
J’hésitais donc entre « Comment je suis devenue anarchiste » et « Plutôt couler en beauté que nager sans grâce » (qui sont sur ma grosse pile de livres à livre mais dont je n’ai pas encore pris le temps de lire moi-même), afin d’avoir des supports de discussion avec elle ensuite.
Des avis sur la question ? 🙂
Hello 🙂 celui de Corinne Morel-Darleux est un essai plus personnel, sans doute plus accessible pour quelqu’un qui pourrait être un peu choqué ou crispé sur l’anarchisme… mais ça n’est pas vraiment une introduction à l’anarchisme. Celui d’Isabelle Attard en revanche va droit au but, ça parle vraiment des désillusions sur le système électoral et de découverte de l’anarchisme… Faut peser ces aspects je pense 🙂
J’ai choisi le risque 😀 je lui ai pris Comment je suis devenue anarchiste. On verra ce que ça donne ^^
Merci pour ton retour en tout cas!
Bonjour,
Je me présente : je suis l’auteur de « Pour une économie libertaire »… et je suis parvenu à votre blog au fil de mes pérégrinations sur internet, attiré le titre de « 3 livres pour découvrir l’anarchisme (et plus encore) » (pour dire vrai, non que j’éprouve le besoin, vraiment, de le découvrir, mais par curiosité vagabonde…).
Puis, évidemment, j’ai poursuivi sur « 3 autres livres… » ; et voilà quelle a été ma surprise…
Toujours est-il, qu’après l’avoir lue, il m’apparaît difficile de ne pas apprécier votre présentation ! Que vous l’ayez placé dans les 3 (autres) livres à lire pour découvrir les idées et pratiques libertaires, m’a touché. Je vous en remercie sincèrement. Je suis content qu’il vous ait plu, et surtout, plu de la manière dont vous le décrivez et le ressentez. En effet, les aspects qui semblent vous avoir séduite constituaient justement mes objectifs de départ !
Au plaisir.
Bien cordialement,
Frédéric A.
Ce commentaire est une très bonne surprise, merci beaucoup de prendre le temps de m’écrire ! Ces articles font partie des plus consultés de ce (modeste) blog et j’en ai aussi régulièrement parlé sur Instagram donc j’espère avoir participé à faire découvrir votre livre
La majorité des livres vendus ces dernières années sont trop partiaux et trop réducteurs, ils ne présentent qu’une infime partie de toute la production intellectuelle des anarchistes, une minorité des points de vue sur ses courants, sur les polémiques internes et externes qui les ont traversés, etc., etc…
Pour (re)découvrir l’anarchisme, il vaut mieux lire la presse de la période que l’on souhaite (re)découvrir. Cette presse est de plus en plus disponible en téléchargement libre.
Il est quand même assez stupéfiant de voir que l’Encyclopédie de Faure est plus complète et offre un panorama beaucoup large de la pensée libertaire dans ses diverses variantes que la plupart des livres écrits par des spécialistes contemporains, des livres qui sont publiés par des boîtes dont les choix éditoriaux vont très souvent dans le même sens et favorisent une ou deux tendances du mouvement au détriment des autres. Qu’est-ce que le favoritisme éditorial si ce ne sont que des formes de hiérarchie et d’opportunisme idéologico-financier ?
A penser que les publications actuelles servent aussi et avant tout à oublier des pans entiers de l’anarchisme un peu trop dérangeants pour la pensée majoritaire et dominante dans ce mouvement. On pourrait à la limite redéfinir ces éditeurs comme des éditeurs de l’oubli, en clin d’oeil à une tristement célèbre maison d’édition d’ultragauche du même nom et qui trempait dans la peste négationniste des années 1970/80.
Sans vouloir vous froisser, je pense que les ouvrages que j’ai listé s’adressent à des personnes pour qui le ton et le style de votre commentaire sont déjà des repoussoirs… Je me réjouis pour ma part que des livres « réducteurs » soient publiés et donnent envie d’aller plus loin et qu’il ne soit pas nécessaire d’ingurgiter directement une encyclopédie (tout comme je réjouis qu’on trouve à présent des chaines vidéos des blogs et divers réseaux sociaux). On a besoin de portes d’entrées, je ne connais pas beaucoup de gens qui penseraient spontanément à chercher des archives de journaux du XIXe ou du XXe. Encore faut-il avoir des points de repère sur ce qu’est l’anarchisme, et ce qu’il représente concrètement aujourd’hui (l’aspiration étant rarement de préparer une thèse en histoire politique…). Ceci dit, bien entendu qu’il y a des choix qui sont faits et qu’aucun de ces livres ne prétend à l’objectivité, je ne crois pas que ce soit l’objectif.